Je voudrais rappeler, comme l’ont fait à juste titre beaucoup d’entre vous, que nous n’avons pas assez de Français à l’étranger. Certains soutiennent, en prenant appui sur je ne sais quelle considération fiscale, qui peut exister, que le départ de Français à l’étranger est une catastrophe. Je ne suis absolument pas d'accord. L’un d’entre vous a souligné que, dans un monde globalisé, il était tout à fait normal que beaucoup de Français aillent à l’étranger – beaucoup reviennent ensuite – et que, de la même façon, beaucoup d’étrangers viennent en France ; ils sont les bienvenus lorsqu’ils ont, comme c’est le cas, beaucoup à lui apporter.
Il est donc très important que les parlementaires représentant les Français de l’étranger, et plus largement l’ensemble des parlementaires, redressent la perception que l’on a de la réalité des Français de l’étranger.
Encore une fois, c’est une très bonne chose qu’il y ait beaucoup de Français à l’étranger. Les Français de l’étranger sont nos ambassadeurs dans tous les domaines. Ils sont fiers de ce que fait la France ; laissons de côté les questions d’appartenance politique.
Vous avez d'abord souligné, madame Deromedi – d’autres sénateurs l’auraient sans doute fait si vous ne les aviez pas devancés – notre situation spécifique en matière de défense. Jean-Claude Juncker déclarait récemment sur une radio française – je reprends l’esprit, non la lettre, de ses propos – que la défense européenne était très largement assurée par l’armée française. Au sens propre, ce n’est pas exact, mais la réalité – je le constate lorsque j’en discute avec les uns et les autres –, c’est que tout le monde félicite la France et se félicite de ce que fait la France, sans pour autant en tirer exactement les conséquences financières que l’on pourrait attendre.
Autant le gouvernement français, pour des raisons que chacun comprendra, s’abstient justement d’insister sur cet aspect – cela pourrait être perçu comme une volonté de contourner nos obligations, alors qu’il n’en est rien –, autant il me paraît tout à fait salutaire que les parlementaires cherchent à convaincre leurs groupes respectifs au Parlement européen de la réalité de notre action et s’expriment sur ce sujet. Il est tout à fait vrai que nous assumons des dépenses considérables, que nous consentons des sacrifices considérables, et, disant cela, je pense aux hommes et à leur courage. Cet effort pourrait être davantage reconnu.
Je ne m’attarderai pas davantage sur l’intervention de Jacky Deromedi, mais je tenais à la remercier de ses propos.
Monsieur Pozzo di Borgo, vous avez abordé beaucoup de sujets, mais il en est un sur lequel je voudrais revenir en particulier, car je sais qu’il s’agit d’une interrogation que partagent plusieurs de vos collègues. Je veux parler du bien-fondé de la position que le Gouvernement adopte à l’égard de la Syrie, sujet qui revient dans beaucoup de conversations.
Au préalable, je tiens à vous remercier, monsieur le sénateur, des propos que vous avez tenus sur l’action de la diplomatie française concernant l’Ukraine. Les diplomates français sont sensibles aux compliments, comme d’ailleurs tout un chacun. Sachez que je ne les prends pas pour moi, mais pour eux, et pour le travail remarquable qu’ils font.
Sur la Syrie, nous pouvons avoir des points de vue différents, mais je voudrais expliquer la logique de la position que nous avons prise, et que nous assumons.
C’est une certitude, le groupe terroriste Daesh est d’une dangerosité absolue. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé, avec beaucoup d’autres au sein de la coalition, de le combattre. Nous le faisons notamment en Irak, avec notre aviation, et nous le ferons partout où sa menace s’étend, à savoir sur de nombreux territoires.
En passant, je souligne un paradoxe, qui dit beaucoup sur l’influence de la France : au Nigeria, pays confronté aux attaques redoutables de Boko Haram, ce n’est pas la Grande-Bretagne qui s’est portée au secours des autorités - son Premier ministre vient de dire des choses fort aimables sur la France