Notre commission est extrêmement attentive à tous les sujets qui touchent à la nouvelle société numérique. Le groupe d'études présidé par M. Hervé vient d'ailleurs d'être rebaptisé pour englober l'ensemble des problématiques liées aux mutations numériques. Ce groupe d'études rassemble des sénateurs issus d'autres commissions. Si nous devons mener une réflexion avec nos collègues députés européens, français mais aussi des autres États membres, nous devons également travailler en transversalité avec nos collègues de l'Assemblée nationale sur des questions - dont la protection des données fait partie - tant culturelles que juridiques, fiscales ou géopolitiques. C'est un problème de souveraineté dans un monde qui, demain, risque d'être dominé par les géants de l'économie numérique. Internet est devenu un terrain d'affrontement au niveau mondial. Ce que vous avez exposé, madame et messieurs, aujourd'hui, c'est un projet de civilisation, comme l'ont fait remarquer MM. Pierre Laurent et Jean-Noël Tronc.
Depuis deux ans et demi, je travaille sur ces questions, notamment dans le cadre de la commission des affaires européennes, qui a réalisé en 2013 un rapport d'information que nous avions volontairement intitulé « L'Union européenne : colonie du monde numérique ?». Quel monde est en train de se construire à notre insu ? En serons-nous encore les acteurs demain ou de simples « users » selon l'expression qui a été employée précédemment dans ce débat ? L'enjeu est vraiment là et il faut mobiliser tous les curseurs.