Je connais bien votre position, que je partage.
On sait que le mode de financement en vigueur repose sur les communes, les intercommunalités et les départements, lesquels paient toujours les surplus. Par conséquent, comme l’a souligné Philippe Adnot, ce sont les 102 départements qui prendront cette mesure de plein fouet et assumeront cette charge supplémentaire, sous la pression, on s'en doute bien, des sapeurs-pompiers volontaires eux-mêmes.
Nous sommes tous conscients que nous aurons une nouvelle dépense à supporter. Ce n’est pas acceptable.
Pour ma part, je nourrissais un espoir fort. À chaque fois que les 102 présidents de conseils généraux se réunissent au sein de l’ADF, aucun n’est prêt à accepter une charge supplémentaire ; tous s'insurgent contre ce qu’ils jugent inadmissible et réclament le dépôt d’amendements. Mais, une fois dans l’hémicycle, plus personne ne se manifeste ! Ainsi, ceux qui m'ont poussé à défendre en leur nom cette position ne sont plus là pour me soutenir : entre-temps, ils ont reçu des appels du monde des sapeurs-pompiers les invitant à se rétracter.
En d’autres termes, l’ADF a tourné casaque ; chacun joue son propre jeu. L'Assemblée nationale reprendra les choses en main On peut décider des dépenses supplémentaires, ce sont les départements qui paieront, cela n'a aucune importance. Je le sais, c'est un combat perdu d'avance.
Je n'ai donc aucune intention de faire obstacle à l’adoption de ce texte. Je suis bien conscient qu’il faut que la procédure aille vite : un congrès est prévu au mois de septembre et la session extraordinaire s’achève le 13 juillet. N’étant pas courageux, je vous suivrai, monsieur le secrétaire d'État, mais à contrecœur. J’aurais préféré me ranger aux côtés de Jean Arthuis et Philippe Adnot, qui me séduisent, ils le savent bien, en permanence.