Intervention de Marc Daunis

Commission des affaires économiques — Réunion du 25 mars 2015 à 10h00
Audition de M. Philippe Wahl président-directeur général du groupe la poste

Photo de Marc DaunisMarc Daunis :

À vous entendre, on pourrait penser que, dans ce monde libéralisé à outrance, le postier incarne désormais le nouveau « hussard de la République » qui va assumer les dernières missions de service public sur l'ensemble du territoire. Cependant, les 17 000 points de contact relèvent de la loi et représentent autant d'atouts pour La Poste ; ils ne peuvent par conséquent être présentés que sous la seule logique financière. La culture de La Poste est liée au service public et je crains que cet acquis ne s'affaiblisse au profit d'une banalisation de la culture d'entreprise.

Par ailleurs, la longueur des tournées a considérablement augmenté même si le poids des sacoches tend à se réduire. En outre, j'ai toujours été frappé lors des auditions avec les présidents successifs de La Poste de l'écart entre les propos qui y sont tenus et l'expérience des personnels et des usagers sur le terrain au quotidien. Je reçois d'ailleurs des messages de maires qui, dans ma circonscription, ne reçoivent aucune information de votre groupe quant au devenir de leur bureau de poste. Comment comptez-vous renforcer la concertation avec les élus locaux ?

En outre, les vicissitudes que décrivait précédemment notre collègue Roland Courteau dans son département se retrouvent également dans ma circonscription où certains candidats, en période électorale, choisissent par conviction La Poste pour acheminer leurs documents de campagne et ne reçoivent pas le service dont ils ont au préalable acquitté le coût. La confiance avec votre groupe est altérée par de tels incidents, qui ne sont pas sans poser par ailleurs un problème démocratique.

Enfin, l'accord sur les personnels reclassés, en date du 5 février 2015, est loin de faire l'unanimité au sein de vos effectifs. J'ai adressé à cet égard une question au ministre de l'économie, que je souhaitais vous adresser directement : nous confirmez-vous, Monsieur le Président, le rattrapage qui se solde par 5 points d'indice, soit 25 euros bruts, par rapport aux respectivement 17 et 12 années de blocage de carrière pour les anciens des PTT et de France Télécom ? En outre, le Comité européen des droits sociaux a évoqué une discrimination par rapport à ce non-rattrapage des carrières et le Conseil d'État a, quant à lui, évoqué une inégalité fautive.

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