Intervention de Jacques Genest

Réunion du 31 mars 2015 à 9h30
Questions orales — Recrudescence des attaques de loups

Photo de Jacques GenestJacques Genest :

Madame la secrétaire d’État, ma question s’adresse à Mme la ministre de l’écologie, du développement durable et de l'énergie, et porte sur la recrudescence des attaques de loups.

Ces attaques sont devenues l’un des sujets les plus préoccupants pour les éleveurs d’ovins. Chaque année, les meutes s’agrandissent et étendent leurs territoires de prédation à des espaces de plus en plus vastes, entraînant des dégâts considérables sur les troupeaux.

Le bilan officiel pour 2014 fait état de 9 000 bêtes attaquées, ce qui représente un bond de 30 % par rapport à 2013. Au total, 8 000 d’entre elles ont été indemnisées pour un montant global de 2, 5 millions d’euros, soit une augmentation de 500 000 euros par rapport aux années précédentes.

Dans le département de l’Ardèche, on recense ainsi 263 bêtes victimes, dont 236 ont été indemnisées, soit une augmentation de 41 constats par rapport à 2013.

Je rappelle que le département que je représente compte un grand nombre de bergers et d’éleveurs ovins, ce qui représente autant d’emplois menacés par l’accroissement des meutes. Et je ne parle pas du rôle des moutons dans la préservation des paysages ardéchois…

S’il y a près de 300 loups en France aujourd’hui, ils devraient être 700 en 2017, selon les estimations.

Le plan d’action national loup 2013-2017 mis en place par le Gouvernement prévoyait des mesures de prélèvement visant à réduire les effets néfastes du loup. Force est de constater que ces dernières restent insuffisantes et qu’elles sont inefficaces aux yeux des représentants des éleveurs de toutes tendances.

De même, les dernières recommandations faites en février par M. Carenco, alors préfet de région, coordonnateur du plan d’action national loup, d’organiser des tirs de prélèvement pour atteindre le quota de 36 loups ont montré que cette réponse n’était plus du tout adaptée.

Madame la secrétaire d’État, nous sommes à présent face à un choix : souhaite-t-on, pour protéger les troupeaux, leur faire quitter les pâturages et industrialiser définitivement l’élevage ? Ou bien peut-on encore imaginer qu’il existe une place pour le pastoralisme, lequel, en plus d’offrir la production d’une alimentation saine et de qualité, permet de perpétuer un mode de vie traditionnel, élément incontournable de l’identité de nos territoires et respectueux de l’environnement ?

Je souhaite donc savoir quelles initiatives le Gouvernement compte prendre en matière de protection durable des troupeaux et de lutte efficace contre les attaques.

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