Intervention de Aymeri de Montesquiou

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 18 mars 2015 à 9h30
Audition du général grégoire de saint-quentin commandant du cos commandement des opérations spéciales

Photo de Aymeri de MontesquiouAymeri de Montesquiou :

Mon Général, merci pour votre exposé. J'ai eu l'occasion, il y a quelques années, d'effectuer un stage au sein du 1er régiment de parachutistes d'infanterie de marine (1er RPIMa) qui m'a donné un aperçu impressionnant du professionnalisme de ces hommes.

Vous avez évoqué les points forts des forces spéciales : renseignement, anticipation, effet de surprise... Or, en Irak, avec Daech, il me semble que nous avons manqué de renseignement, manqué d'anticipation, et subi l'effet de surprise. Comment l'expliquez-vous ?

Sur le terrain, nos forces sont coordonnées avec les forces kurdes. Le sont-elles également avec les forces iraniennes ?

Général Grégoire de Saint-Quentin. - Vous comprendrez que je ne puisse répondre qu'à une partie de vos questions.

Depuis le rapport de votre commission sur les forces spéciales, l'entrée dans celles-ci d'une partie de l'escadron d'hélicoptères Pyrénées a été décidée, pour renforcer nos capacités en aéromobilité. Historiquement, c'est l'armée de terre qui a fourni les capacités d'aéromobilité des forces spéciales, avec le 4e régiment d'hélicoptères des forces spéciales (4e RHFS) de Pau, qui comprend une quarantaines d'appareils. La multiplication des théâtres sur lesquels nous sommes aujourd'hui engagés, et l'abrasivité de certains milieux, soumettent ce matériel à rude épreuve et impose de le compléter. C'est l'armée de l'air qui assurera ce complément, à partir d'une contribution de son escadron « RESCO » situé à Cazaux. De ce fait, nos effectifs commencent à approcher la cible des + 1 000, à raison de + 500 pour l'armée de terre, + 220 pour la marine et + 260 pour l'armée de l'air. Mais, « + 1000 », c'est un objectif de la LPM pour 2014-2019, et nous ne sommes encore qu'en 2015 ; j'ai bon espoir qu'il soit, à terme, atteint.

Comme vous l'avez souligné, les forces spéciales représentent une alternative par rapport aux méthodes traditionnelles de combat : des adaptations aux équipements dont elles disposent sont donc nécessaires. Or l'organisation existante pour satisfaire ce besoin est lourde à mettre en oeuvre car elle impose au COS une coordination étroite et permanente avec ceux qui, in fine, sont les décideurs : les états-majors de chaque armée, l'EMA et la DGA. Cette organisation, en l'état, n'est certes pas inadéquate pour les forces spéciales, mais elle est perfectible. Nous y jouons le rôle de « nouvel entrant » et devons mener un travail de sensibilisation à sa simplification. À cet égard, plus notre discours sera clair et cohérent, donc convainquant, mieux nos demandes seront prises en considération, comme étant légitimes. Ne doutez pas, au demeurant, que votre rapport a été utile car il a mis en lumière les besoins en autonomie et en procédures particulières de ce nouveau système de forces.

Le salon « SOFINS » de Souge est porté par l'association « Le Cercle de l'Arbalète », dont l'objet est de fédérer l'action des différentes personnes morales, désirant contribuer au rayonnement et à l'équipement des opérations spéciales, ainsi qu'à l'efficacité de la R&D spécifiquement dédiée à ces opérations. Cette association compte aujourd'hui plus de 80 membres, dont 10 grands groupes, environ 70 PME et 3 laboratoires de recherche. Il y a bien sûr, parmi ces membres, des entreprises de type « start-up », tant la présence de celles-ci au SOFINS est naturelle. Le ticket d'entrée est d'ailleurs modulé en fonction de la taille des entreprises ; il est ainsi accessible aux petites structures qui démarrent.

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