Intervention de Christian Cambon

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 25 mars 2015 à 9h30
Iran — Audition de M. Bruno Tertrais maître de recherche à la fondation pour la recherche stratégique frs

Photo de Christian CambonChristian Cambon, président :

Mes chers collègues, nous accueillons M. Bruno Tertrais, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique, et par ailleurs ancien membre de la commission du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, dont les travaux, en particulier sur les questions de sécurité au Moyen-Orient, nous ont incités à l'auditionner sur la situation iranienne.

Monsieur le Professeur, comme vous le savez, notre commission a créé cette année un groupe de travail sur le thème de « l'Iran, le renouveau d'une puissance régionale ? », dont la présidence est assurée par Jacques Legendre et Daniel Reiner. Il s'agit pour nous d'étudier la façon dont l'Iran, aujourd'hui, entend et peut jouer le rôle d'une puissance de premier plan, dans son environnement régional, sous les différents aspects sous lesquels cette puissance est susceptible de se manifester - politique, militaire, économique, culturel, etc.

Les négociations sur le dossier nucléaire iranien, en cours à Genève, tendent à trouver un accord-cadre, en principe, avant le 31 mars prochain, en vue d'un accord final à la fin du mois de juin. On parle de progrès vers cet accord, mais surtout du chemin qui reste à faire pour pouvoir le conclure : la « dernière ligne droite » des négociations paraît interminable... Dans ce contexte, nous avons souhaité vous auditionner afin que vous nous présentiez votre analyse de la situation : quel est, selon vous, l'avenir de l'Iran au plan du nucléaire ? Quels sont les enjeux géopolitiques des différents scénarios possibles ? Comment appréciez-vous la puissance actuelle du pays ?

Nous souhaiterions également recueillir votre sentiment sur la politique que la France mène en direction de l'Iran, en comparaison, notamment, de celle que conduisent les États-Unis. Les sensibilités paraissent en effet un peu différentes. Notre pays demande un programme nucléaire iranien qui reste strictement civil, en exigeant dans la durée les restrictions d'activités correspondantes, la limitation du développement des centrifugeuses de l'Iran et des contrôles renforcés de la communauté internationale. De son côté, le Président Obama, qui connaît une pression intérieure importante, a fait de l'échéance de la fin mars une étape-clé pour mesurer la volonté politique de l'Iran de conclure un accord. Pour parvenir à cet accord, ne risque-t-on pas d'assister à une baisse des exigences américaines ?

Par avance, je vous remercie pour les éclairages que vous allez ainsi apporter à nos travaux.

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