Il est dans l'intérêt de la France de ne pas être prise au dépourvu si le contexte se détend et permet une ouverture économique de l'Iran, mais cela ne me semble pas justifier une évolution sur le dossier nucléaire.
C'est plutôt le nucléaire civil qui constitue une fierté nationale. Les conditions matérielles de la vie quotidienne sont aussi importantes pour les Iraniens. En outre, leur exaspération provient également de la corruption.
A mon sens, le soutien au Hezbollah, organisation qui constitue la pièce centrale de l'action extérieure de l'Iran, n'est pas négociable du point de vue iranien.
En ce qui concerne l'organisation du régime, elle est en effet polyarchique et complexe mais, en fin de compte, c'est toujours le Guide qui prend les décisions, quelles que soient les discussions qui ont eu lieu au préalable. Il ne s'agit ni d'un système constitutionnel à l'occidentale, ni d'un régime absolutiste ou totalitaire. En outre, ce régime n'est pas irrationnel ; il sait faire des calculs et s'avère avant tout préoccupé par sa survie.