La « cavalerie budgétaire » dont on use pour financer notre outil de défense, qui se trouve au coeur des missions régaliennes de l'État, est éminemment critiquable. Le débat que nous tenons ce matin devrait être porté au-delà de l'aspect technique, et élargi au-delà de notre commission !
Les montages financiers en cours de préparation pour la défense me paraissent profondément préoccupants. On prévoit des recettes « one shot », en vendant des fréquences hertziennes qui sont le patrimoine de l'État, en vue de répondre à des besoins de financement potentiellement récurrents, qui concernent le fonctionnement de nos armées. En nous mettant en situation d'être « coproducteurs », avec le Gouvernement, des sociétés de projet, nous serons aussi les coproducteurs de l'échec possible de ce dispositif...
Si de nouvelles opérations militaires devaient être décidées, comment les financerait-on ? Sur le terrain, la gendarmerie a déjà du mal à fonctionner, faute de moyens ; en ira-t-il de même des armées ?
Je suis choqué par la méthode retenue par le Gouvernement, et je suis inquiet pour l'avenir de notre défense. Le sujet mériterait, selon moi, un plus large débat.