Il est de notre devoir d'ouvrir un débat de fond et d'alerter les pouvoirs publics sur les enjeux afférents aux archives audiovisuelles. En effet, le fonds de l'INA qui rassemble les archives audiovisuelles antérieures à 1981, est clos. Ce fonds doit pourtant continuer à être alimenté sous peine de disparaître, sans oublier la question de la consultation des documents collectés. Cette question mérite que nous la considérions avec attention car la place prise par l'audiovisuel dans notre société fait de la conservation des images un enjeu majeur pour l'État. Par ailleurs, nous sommes scientifiquement et techniquement face à l'inconnu s'agissant de la conservation des archives numériques : les supports évoluent constamment. J'aimerais enfin vous interroger sur les objectifs que vous nous avez présentés. Les représentants du personnel ont regretté qu'indépendamment du COM les feuilles de route destinées à chaque direction ne soient pas encore rendues publiques et qu'aucune information ne soit encore disponible sur les choix qui seront opérés pour faire évoluer l'institution. Vos ambitions sont louables mais vous payez cher les contraintes budgétaires actuelles autant que les errements de la gestion passée. Les modifications de votre projet immobilier et la diminution drastique de l'enveloppe qui y était dédiée constituent une gageure financière pour l'INA. Dans ce contexte, la recherche de recettes complémentaires est réaliste. Mais elle ne doit pas masquer la nécessaire réflexion sur l'alimentation et la gestion de votre fonds. La vigilance doit également être de mise s'agissant du climat social. Déjà, les syndicats se sont exprimés défavorablement sur le COM. La crise actuelle de Radio France montre qu'un malaise général peut se répandre à partir d'un sujet initialement limité. Enfin, j'espère que votre projet immobilier, pour modeste qu'il soit, a prévu une protection des archives du feu. Souvenez-vous : ce n'était pas le cas du coûteux projet de votre prédécesseur !