Le 9 mars dernier, la Banque centrale européenne (BCE) a engagé la mise en oeuvre de son programme étendu d'achats d'actifs, annoncé par son président, Mario Draghi, le 22 janvier 2015. Ainsi, la BCE a ajouté des achats d'obligations souveraines à ses programmes d'achats de titres du secteur privé auprès des banques et des sociétés d'assurances. Cette initiative constitue un nouvel « assouplissement » significatif de la politique monétaire menée au sein de la zone euro. Les achats mensuels devraient s'élever à 60 milliards d'euros par mois, au moins jusqu'au mois de septembre 2016. Ainsi, le montant total des achats de titres atteindrait, a minima, 1 140 milliards d'euros, la BCE étant amenée à acquérir des actifs à hauteur d'environ 7 % du produit intérieur brut (PIB) par an.
Par l'intermédiaire de ce programme, la Banque centrale européenne souhaite mettre fin à une période prolongée de faible inflation qui s'accompagne d'un risque d'entrée en déflation et qui résulte notamment du dynamisme limité de la consommation et de l'investissement.
Un tel sujet présente un intérêt économique, mais également budgétaire. En effet, la faiblesse de l'inflation a des incidences sur le montant des recettes fiscales collectées ainsi que sur l'effort en dépenses consenti. Autrement dit, l'apathie des prix complique considérablement la consolidation des finances publiques.
À l'inverse, la faiblesse des taux d'intérêt découlant de la politique monétaire menée par la BCE permet, momentanément, d'alléger la charge de la dette pour l'État et les autres administrations publiques.
Avec nos différents intervenants, nous allons ainsi pouvoir évoquer les modalités de mise en oeuvre de ce programme et ses incidences économiques.