À l'instant, Olivier Garnier évoquait l'efficacité du programme de rachats d'actifs par les banques centrales nationales et la Banque centrale européenne : celui-ci a un effet indéniable sur les taux d'intérêt mais son but principal n'est pas, comme il l'a rappelé, de relancer la croissance. Le retour à de meilleures conditions économiques n'est-il pas entravé par la faiblesse de la demande structurelle des entreprises ? Dès lors qu'il n'y a pas de réel problème d'accès au crédit, ne serait-ce pas plutôt la consommation qu'il s'agirait de renforcer ?
Si le programme d'achats d'actifs a, de toute évidence, favorisé une baisse des taux d'intérêt sur les obligations souveraines des États de la zone euro, considérez-vous que cette évolution sera pérenne et qu'elle devrait perdurer jusqu'à la fin du programme ? Quelles seront les conséquences possibles de la remontée des taux d'intérêt après une période prolongée de taux faibles ? Compte tenu de la faiblesse de la croissance, peut-on penser que l'on est dans une « bulle » de taux faibles et qu'il existe un risque lié à la fin du programme ?
Actuellement, nombre d'investisseurs étrangers, notamment américains, cherchent à placer leur dette dans la zone euro afin de profiter de la faiblesse des taux d'intérêt. La baisse des taux d'intérêt consécutive à la mise en oeuvre du programme d'achats d'actifs, ajoutée à la fin de la politique monétaire accommodante de la Réserve fédérale américaine (Fed), devrait conduire à rendre les actifs européens moins attractifs pour les investisseurs. N'existe-t-il pas un risque de transferts significatifs de capitaux de la zone euro vers des zones plus attractives, notamment les États-Unis ?