J'ai cru comprendre que la BCE se donnait pour objectif de revenir à un taux d'inflation autour de 2 %. L'inflation qui a, pendant longtemps, été plutôt combattue, est aujourd'hui recherchée - en dehors d'un allégement de la dette, quels en seraient les effets positifs ? Pourquoi le taux de 2 % apparaît-il optimal ? Est-ce que ce taux est adapté à l'ensemble des pays de la zone euro, dont les situations économiques peuvent varier ? Si je comprends l'importance d'éviter la déflation, il me semble que, dans la mesure où la liquidité existante n'est pas nécessairement transmise aux entreprises, il est permis de douter que le retour de l'inflation s'accompagnera de celui de la croissance et risque en revanche d'alimenter des « bulles » spéculatives.
Par ailleurs, je m'interroge sur la qualité des obligations qui font l'objet du programme de rachat. Le système européen ne peut pas acheter de dette publique sur le marché primaire : c'est écrit dans le marbre des traités de l'Union, et l'Allemagne y veille. La BCE achète donc des titres sur le marché secondaire, qui pourrait être comparé à celui de l'occasion. Ne s'agit-il pas là d'un contournement de l'esprit des traités, qui pourrait obérer le soutien de l'Allemagne à cette opération ? Les obligations achetées sur le marché secondaire sont-elles de qualité satisfaisante ? Il faut noter que ces achats vont certainement amener le bilan des banques centrales nationales et de la BCE à augmenter : comment cela sera-t-il financé ?