Intervention de Nicolas de Tavernost

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 15 avril 2015 à 9h35
Avenir de france télévisions — Audition de Mm. Nicolas de Tavernost président du groupe m6 bertrand méheut président du groupe canal+ et nonce paolini président du groupe tf1

Nicolas de Tavernost, président du groupe M6 :

Nous sommes toujours très heureux de pouvoir nous exprimer devant la représentation nationale. L'association des télévisions commerciales a pour objectif de traiter les questions d'intérêt commun. Elle est présidée de manière tournante et j'exerce en ce moment la présidence. En matière d'audiovisuel, on pourrait dire que la France a les yeux plus gros que le ventre et que les décisions des pouvoirs publics sont inappropriées. Le modèle économique de la télévision dépend de trois paramètres : les abonnements, la publicité et la contribution à l'audiovisuel public. Les ressources sont donc limitées alors que l'augmentation de l'offre a été importante sans avoir toujours permis d'améliorer la qualité. Il existe maintenant 25 chaînes accessibles gratuitement.

Une de ces chaînes, créée il y a deux ans et demi, a été revendue pour un prix prohibitif alors qu'elle ne dispose pas d'actifs, qu'elle a peu d'audience et qu'elle n'a pas créé d'emplois. Nous avons écrit au président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et au Premier ministre à propos de ce qui s'apparente à une commercialisation d'autorisation d'émettre. Le CSA devrait, à notre avis, pouvoir reprendre cette fréquence et procéder à un nouvel appel à candidatures.

Concernant le financement de l'audiovisuel public, tout projet de réaffectation de la ressource publicitaire à France Télévisions serait injustifié. Alors que les chaînes privées ont mené des efforts de rationalisation et sont confrontées à une augmentation des coûts de leurs programmes, la télévision publique a vu ses ressources poursuivre leur augmentation. La question se pose de savoir pourquoi France Télévisions devrait s'exonérer d'un effort de maîtrise de ses coûts. Un retour de la publicité après 20 heures sur les chaînes de France Télévisions pourrait lui procurer 100 millions de recettes qui seraient prélevées sur les ressources des autres acteurs qui ont également des engagements en faveur du soutien à la création. Nous souhaitons que le Sénat défende le principe du non-retour de la publicité après 20 heures sur les chaînes du service public.

Concernant la réglementation relative à la production et les limitations relatives à la production interne, on peut rappeler que la France est le seul pays qui limite autant les marges de manoeuvre des diffuseurs et qu'un rapport du Sénat avait proposé d'abaisser le quota de production indépendante.

Par ailleurs, chacun d'entre nous a une longue expérience, qui est liée à la pérennité de nos mandats consécutive à la confiance que nous accordent nos actionnaires.

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