Une telle demande constitue une ingérence directe dans le corpus dogmatique au sens philosophique du terme. En vertu d'un tel principe, il conviendrait que nous cessions de lire des oeuvres philosophiques défendant des notions contestables : personne n'est plus misogyne que Schopenhauer, mais nous avons intérêt à lire ce grand auteur ! La compatibilité des religions avec la loi doit toujours se décider a posteriori. Par exemple, les déclarations de l'imam de Vénissieux selon lesquelles il est autorisé de battre les femmes tombent sous le coup de la loi et devraient être sanctionnées.
Sur le sujet, la loi de 1905 est d'ailleurs très claire : aucun contrôle a priori ne doit être mené. Nous disposons en revanche d'un arsenal juridique pour intervenir a posteriori. Contrôler les religions de la sorte reviendrait aussi pour la puissance publique à former une alliance avec des religions officielles, sur le modèle du concordat. Notre conception de la laïcité est beaucoup plus large et accorde davantage de libertés. À cet égard, nous devons être vigilants. Nous aurions dû utiliser l'arsenal juridique dont nous disposons au moment de l'affaire de Creil en 1989, notamment les circulaires Jean Zay, toujours en vigueur. Au contraire, nous avons tergiversé et éludé la question, de la même manière que nous louvoyons à propos des accompagnatrices scolaires et de la question des universités.
Le 05/05/2022 à 12:17, aristide a dit :
"personne n'est plus misogyne que Schopenhauer, mais nous avons intérêt à lire ce grand auteur !"
Revenez sur terre, la philosophie n'a strictement aucun sens pratique, ce n'est qu'un tissu d'inepties.
Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui