Merci beaucoup pour votre exposé. Je suis d'accord avec notre présidente : notre délégation devrait porter une proposition de loi qui ferait la synthèse de vos recommandations. Notre délégation ne devrait-elle pas proposer un séminaire de réflexion sur ces sujets, ouvert à toutes les sénatrices ? Par exemple, avec ma collègue Catherine Deroche, nous avons réussi, bien que nous ayons des idées diamétralement opposées (elle est UMP, je suis membre du groupe écologiste), à convaincre l'association des maires de notre département - le fait qu'elle en ait été la présidente nous a beaucoup aidées - de faire de l'activisme pour les élections municipales. Nous avons organisé, en amont des élections, un grand rassemblement dans le Maine-et-Loire, auquel 105 femmes élues ont participé, avec une historienne et une sociologue. Roselyne Bachelot est venue témoigner devant nous. Nous avons suivi et filmé ces femmes et nous venons de faire une restitution, un an après, de cet événement, avec un groupe de chercheurs. Le mandat de certaines de ces 105 femmes a pris fin depuis, mais elles ont décidé d'aider des femmes dans d'autres communes à participer aux élections. Est-ce dû à cette initiative ou à un heureux hasard ? Il y a eu dans notre département plus de candidates aux élections municipales et plus de femmes élues que lors des précédentes élections.
Catherine Deroche est venue témoigner lors de cette restitution et a reconnu avec beaucoup de sincérité qu'en 2011, elle n'aurait pas engagé une telle opération mais que, le pragmatisme aidant, elle avait accepté d'organiser ce rassemblement. Si toutes les sénatrices faisaient de l'activisme à la fois par le biais d'une initiative législative et d'un rassemblement de ce type, je pense que nous pourrions être très productives d'ici 2017. Il me semble, comme je le disais, que c'est à la délégation de prendre l'initiative d'une telle réunion. Je ne me suis présentée que pour un seul mandat, ma démarche n'est donc pas partisane. D'ailleurs, dans mon parti, la parité existe.
Dernier point : lorsque les affaires sont considérées comme importantes, il n'y a plus que des hommes. Après les attentats du mois de janvier, j'ai participé, avec Emmanuelle Cosse et Barbara Pompili à une réunion de crise à l'Élysée. Nous étions les seules femmes. Lorsque nous avons demandé si cela ne posait pas problème, il nous a été répondu : « quel problème, quel est le sujet ? ».