Intervention de Maryvonne Blondin

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 16 avril 2015 : 1ère réunion
Audition de Mme Réjane Sénac chargée de recherche cnrs au centre de recherches politiques de sciences po cevipof hdr et présidente de la commission parité du haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes hcefh — Évaluation de la mise en oeuvre des lois dites de parité dans le cadre des élections de 2014 municipales et communautaires européennes sénatoriales

Photo de Maryvonne BlondinMaryvonne Blondin :

Une anecdote qui témoigne qu'être une femme politique étonnait encore en 2008, année de mon élection au Sénat : le chauffeur d'un taxi qui me conduisait au Sénat a été fort surpris de constater que j'étais une sénatrice, comme si cette fonction ne pouvait exister qu'au masculin ; d'autres sénatrices m'ont indiqué avoir aussi suscité le même étonnement dans des circonstances analogues.

Au sein du Sénat, le titre dont on use pour dénommer les femmes parlementaires de notre assemblée est encore bien souvent « Madame le sénateur ». Il faut demander à être appelée « Madame la sénatrice ». C'est vrai de la part des huissiers du Sénat, très prompts d'ailleurs à enregistrer nos demandes, mais aussi des courriers qui nous sont destinés.

Le président du conseil général du Finistère dont j'ai été membre avait souhaité que ce département accède à la parité. Il est devenu sous son impulsion l'un des départements les plus féminisés. Son exécutif comptait ainsi sept femmes pour six hommes. C'était vrai aussi à la tête des directions, des femmes ayant été nommées responsables des finances, de la voirie et de l'économie, alors qu'un homme l'était à celle de l'enfance-famille. On ne parle pas assez des administrations mais elles contribuent aussi à la féminisation d'une institution...

Dans le cadre de l'élection des conseillers départementaux, la présence obligatoire de femmes au sein de chacun des binômes n'a pas été aisée à mettre en oeuvre. Les femmes que nous avons sollicitées pour les constituer, notamment des jeunes, destinées à préparer la relève, avaient beau ressentir un réel intérêt pour la vie publique, elles s'interrogeaient néanmoins sur leur capacité à concilier vie familiale et l'exercice d'une fonction élective. Comment pourrions-nous inciter les femmes à s'engager davantage dans des fonctions électives ?

Je constate par ailleurs que si l'Assemblée nationale a compté une femme, Mme Lebranchu, au sein du conseil de questure, cette fonction, comme le relevait notre présidente en introduction, n'a pas encore été occupée par une femme au Sénat.

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