Je suis une parfaite illustration de ce que vous venez de dire. Étant issue de la société civile, j'ai refusé par deux fois de faire partie de conseils municipaux, mon emploi d'enseignant et l'éducation de mes enfants ne me laissant guère de possibilité de m'y impliquer. La troisième fois que j'ai été approchée, c'était pour me proposer de devenir suppléante d'un conseiller général, car la parité imposait que le titulaire et son suppléant soient de sexes différents. J'ai été élue maire en 2014 à la faveur du désistement de la tête de liste masculine. Pour les élections sénatoriales, j'ai été inscrite sur une liste, par obligation, en seconde position. On m'avait prévenue que je ne serais pas élue, mais, contre toute attente je l'ai été, à la faveur de l'existence de listes dissidentes à droite, des candidats n'ayant pas accepté de ne pas figurer au premier rang de la liste de leur parti.
J'arrive donc au Sénat avec peu d'expérience politique car si j'ai des convictions, je ne suis pas « encartée », même si je suis rattachée au groupe socialiste du Sénat. J'ai le sentiment que l'on attend beaucoup de moi pour promouvoir et faire entendre une voix différente.
Je voudrais aussi dire qu'un député de ma circonscription refuse de m'appeler « Madame la sénatrice », arguant que cette formulation contrevient aux règles grammaticales.
Nous sommes deux femmes à siéger au sein de l'organe délibérant d'une intercommunalité où l'on m'a attribué le secteur de la petite enfance ainsi que celui de la prévention spécialisée, qui prend notamment en charge les adolescents.