Monsieur le ministre, je suis un peu étonné de la tournure que prend ce débat.
S'agissant d'un texte relatif à l'égalité des chances, ou bien il y a une erreur de casting ou bien vous méconnaissez les problèmes inhérents à l'apprentissage dans notre pays.
Ma région, l'Aquitaine, a en charge, comme toutes les autres, les politiques de formation professionnelle et d'éducation dans les lycées. Nous nous sommes battus pendant de longues années pour permettre aux familles d'orienter, non pas par défaut mais par excès, si je puis dire, leurs enfants dans des formations professionnelles, dans des lycées d'enseignement technique, dans des lycées d'enseignement professionnel.
Cela nous a donné beaucoup de mal, parce que, comme partout en France, les familles souhaitaient que leurs enfants soient orientés, à tort ou à raison, vers l'enseignement long, vers des filières de polyvalence. Nous avons réussi, petit à petit, sans chercher à leur imposer quoi que ce soit, à convaincre ces familles que l'enseignement professionnel pouvait conduire leurs enfants à des métiers gratifiants.
Les modalités d'orientation prévues dans ce texte pour l'égalité des chances ont un caractère obligatoire. Or quels sont les élèves qui, finalement, intégreront ces filières ? Ce sont les enfants des familles modestes ou défavorisées qui n'auront pas pu suivre une scolarité conforme aux idéaux et au rêve des parents, lesquels seront un peu dépossédés de leur autorité et de leur capacité d'orientation.
Je ne comprends donc plus quelles sont les motivations de ce texte. Je crois que vous vous enferrez dans votre erreur. Si l'intention est louable, le texte lui-même est inadapté, ou alors - mais je n'ose le penser-, cet affichage procéderait d'une intention malicieuse et perverse.