Or la pertinence des travaux qui sont menés au sein de chacune de ces instances commande aux parlementaires d’y assumer pleinement leurs fonctions. L’article 1er de la proposition de résolution répond donc, à mon sens, à cette exigence d’une nécessaire rationalisation de l’organisation de l’agenda du Sénat.
Cette dernière avancée nous permettra d’agir sur un point essentiel de l’image de notre assemblée. Je pense à la critique qui est faite, souvent à tort mais parfois à raison, concernant l’assiduité. Un agenda rationalisé nous permettra de participer pleinement à chacune de nos missions et d’honorer chacune de nos convocations.
Dans le même temps, et dans le même souci de défendre l’image de notre assemblée et donc sa crédibilité, nous devons prévoir des garde-fous qui, sous la forme de retenues significatives sur nos indemnités, dissuaderont des dérives de l’absentéisme.
Nous savons tous, et moi le premier, que nos multiples obligations, notamment dans nos départements, rendent la réalité plus complexe qu’un discours de bonnes intentions. Mais les Français sont tous soumis, dans leur vie professionnelle, à des contraintes et à des obligations auxquelles ils ne peuvent se soustraire. Il ne m’apparaît donc pas démagogique de considérer que, nous autres, parlementaires chargés de bâtir la loi qui s’imposera demain à tous, nous devons nous efforcer d’être exemplaires en la matière.
Il en est de même pour le fonctionnement de nos groupes. Sans céder aux sirènes de la transparence et de la société de la suspicion, nous ne pouvons rester sur le quai de la révolution culturelle qui s’est opérée en la matière. Qui aurait pensé, il y a encore dix ans, que l’Élysée ouvrirait ses livres de comptes aux magistrats de la rue Cambon ?
À l’heure où nous demandons des efforts à nos concitoyens et plus d’efficacité à nos administrations, le fait, pour les groupes, de faire reposer leur fonctionnement sur des associations de gestion de moyens permettra un contrôle de leurs comptes qui mettra fin à bien des fantasmes.
Et, puisqu’il me revient d’intervenir en dernier dans cette discussion générale, je veux saluer l’excellent travail de réflexion, dont nous venons encore d’avoir l’illustration, effectué par nos collègues Roger Karoutchi et Alain Richard, celui de notre questeur Jean-Léonce Dupont et, bien sûr, de notre rapporteur, Jean-Jacques Hyest.
Je souhaite enfin remercier le président Larcher qui, par sa capacité à mettre en mouvement la réflexion et à mobiliser les énergies, a su créer les conditions du consensus sans rien renier de sa volonté réformatrice.
J’ai la prétention de penser que cette réforme est une chance. C'est pour nous l’occasion de montrer que l’audace réformatrice en matière de travail parlementaire émane du Sénat. Elle nous permettra de montrer la modernité du bicamérisme, en proposant un Sénat plus efficace, plus écouté et toujours plus utile à la République.