Intervention de Jean-Louis Touraine

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 28 janvier 2015 : 1ère réunion
Présentation des conclusions de M. Jean-Louis Touraine député et Mme Corinne Bouchoux sénatrice relatives à l'Audition publique du 22 mai 2014 sur « les adjuvants vaccinaux : une question controversée »

Jean-Louis Touraine, député, co-rapporteur :

J'approuve entièrement la présentation de Corinne Bouchoux. Le fait que l'on ait pu tenir cette audition dans la sérénité démontre que l'Office arrive à entendre des parties qui, au départ, n'ont pas forcément pour habitude de dialoguer, et dont les positions sont initialement fortement arrêtées. Des personnes qui nous avaient presque dissuadés de tenir cette audition ont reconnu qu'elle avait permis l'établissement d'un dialogue. La conclusion a été bien résumée par Corinne Bouchoux.

Les laboratoires mènent une recherche pour établir des vaccins contre les maladies conséquentes. Néanmoins cette recherche comporte des manques : les maladies peu solvables ne font pas l'objet d'un tel investissement. L'aide de la puissance publique est donc essentielle.

En ce qui concerne les adjuvants, je considère que la recherche ne sera pas faite de façon majeure dans les laboratoires. Actuellement, l'utilisation de l'aluminium est efficace et leur garantit des résultats positifs. Les adversaires sont un groupe en définitive minoritaire, dont la voix ne porte pas au-delà de leur cercle, n'empêchant pas la commercialisation des vaccins. La prise de risque serait alors trop importante d'investir dans la recherche d'autres adjuvants, dont on ne connait pas encore les inconvénients. Les laboratoires ne vont pas substituer un risque connu et minime à un risque inconnu. Il importe donc que la puissance publique prenne en charge cette recherche.

De même, la puissance publique doit encourager les études dans les sciences humaines, à propos de l'acceptabilité sociale de la vaccination, mise à mal lors de nombreux épisodes : H1N1, hépatite B, papillomavirus. Le discours sur la santé publique, postulant que 80% de la population soit vaccinée pour qu'une maladie ne se propage pas, ne fonctionne plus aujourd'hui. L'acceptabilité parait plutôt reposer sur la balance avantages-risques au niveau individuel. Ces questions doivent être analysées par des organismes publics de recherche, pour maintenir l'adhésion au projet vaccinal.

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