Vous avez indiqué, au début de votre intervention, que nous étions confrontés à un enjeu « sans précédent », ce qui m'a surpris car, à ma connaissance, la situation n'avait pas atteint un seuil inquiétant. Nos ressources énergétiques sont fondamentales pour notre économie et notre pays a avant tout besoin de rationalité et de transparence dans le domaine de la sureté nucléaire. Or je me demande si votre exposé ne laisse pas subsister trop de points d'interrogation. Dans le même sens, vous avez évoqué dans la presse le caractère « globalement satisfaisant » de la situation actuelle et il me semble que cette formule peut laisser entendre que certains aspects préoccupants subsistent. Les représentants du suffrage universel que nous sommes risquent dès lors d'être pris en tenaille entre les nécessités économiques et les craintes que peuvent susciter vos propos : c'est pourquoi je souhaite que vous puissiez nous apporter des précisions complémentaires sur les doutes qui sont les vôtres. En second lieu, Areva, compte tenu de ses importantes difficultés financières, est-elle en capacité de faire face à ses impératifs de sécurité nucléaire ? Enfin, comment évaluez-vous les conséquences des incidents que vous mentionnez sur l'exportation de nos capacités de développement du nucléaire dans d'autres pays comme la Grande-Bretagne ou la Chine. Je conclus mon propos en me demandant s'il ne serait pas opportun de tempérer l'ambition par le réalisme quand on évoque une rapide diminution de la part du nucléaire dans la production énergétique française.