En France, l'impact du classement de Shanghai a été très fort sur la classe politique. Il a été important en Allemagne aussi, parce que les universités allemandes n'étaient pas non plus bien classées, mais un peu mieux qu'en France. Je ne pense pas que les classements soient un souci aussi grand pour les responsables universitaires : ils ont compris que ces classements ont leurs limites, que leurs motivations sont souvent commerciales, et qu'il ne faut pas leur faire dire plus que ce qu'ils révèlent. Cela a suscité au niveau européen une initiative importante, le projet U-Multirank : c'est un projet de classement, mais de classement plus intelligent ; il s'agit d'apporter aux étudiants l'information qui leur permet de faire des choix dans le système d'enseignement supérieur européen. Par exemple, si je suis allemand, que je veux aller travailler dans l'ouest de la France parce que j'aime la mer, que je veux faire de la chimie et que je m'intéresse à la recherche, je peux regarder toutes les universités de la façade maritime et choisir Nantes, Bordeaux, Brest, ou Rouen, par exemple.
En France, nous nous sommes lancés dans le projet CERES, qui est une manière de s'inscrire petit à petit dans le projet U-Multirank. C'est un dispositif d'aide à la décision pour les étudiants européens qui sera extrêmement précieux.