Nous sommes entre deux écueils : d'un côté, nous souhaitons une évaluation indépendante, et une part d'étrangers est utile, à cause des risques liés à l'entre-soi. L'apport du regard extérieur est très utile, et une contribution de l'étranger enrichit l'évaluation. Il y a un prix à cela, d'abord l'argent pour les faire venir, mais aussi ce que vous dites : le risque de la naïveté. Aujourd'hui, nous faisons appel essentiellement à des européens ; les européens, j'ai tendance à considérer que c'est nous. D'un autre côté, en matière de recherche, les chercheurs sont habitués à cette confrontation permanente : leurs publications sont jugées par des étrangers que souvent ils ne connaissent pas.
En revanche, dans certaines circonstances, les directeurs d'unités nous ont dit que certains sujets étaient très importants en matière de valorisation, et nous n'avons pas rendu publics les rapports d'évaluation ; je pense notamment au CEA. De même, dans la composition des comités d'experts, nous demandons toujours au président ou au directeur de l'unité évaluée s'il est d'accord avec la composition du comité. S'il dit que telle personne est son pire ennemi, ou un espion, nous la récusons, tout simplement.