Mes chers Collègues, nous accueillons à présent Mme Myriam Benraad, chercheuse affiliée au CERI et associée à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (IREMAM), sur le thème : « Sunnites et chiites au prisme de Daesh ». Madame, les derniers événements survenus en Syrie et en Irak montrent que la progression de Daesh est loin d'être enrayée et qu'il est plus que jamais nécessaire, si l'on veut espérer le combattre efficacement, de comprendre le phénomène que constitue ce groupe terroriste devenu un quasi-État.
Or, la difficulté d'une telle compréhension réside notamment dans la complexité des relations que le groupe terroriste entretient avec les différentes composantes religieuses présentes en Irak et en Syrie.
Pourriez-vous en particulier nous éclairer, d'une part, sur le « champ » sunnite dans ses aspects religieux mais aussi politiques et civils, avec notamment la question des tribus dont le soutien à Daesh est souvent présenté comme un élément déterminant de la puissance de l'organisation terroriste, d'autre part, sur la manière dont la communauté chiite est également concernée par la progression de Daesh ?
Par ailleurs, les conséquences du conflit sont loin d'être confinées aux seuls territoires irakien et syrien. D'abord, les millions de réfugiés déstabilisent les pays voisins, en particulier la Turquie, la Jordanie et le Liban. Ensuite, certains États de la région peuvent instrumentaliser les différents groupes ou tendances religieuses au sein de la Syrie et de l'Irak afin de promouvoir leurs propres intérêts. Ainsi, quelles sont les stratégies mises en oeuvre par l'Égypte, par la Jordanie ou encore par les pays du Golfe ?
Je vous laisse à présent la parole.