Nous pourrions engager un débat très polémique. Certes, sans code du travail, sans cotisations sociales, désormais qualifiées de « charges », sans 35 heures, sans dispositions protectrices des salariés, tout serait plus simple. Et sans salaires, cela irait encore mieux. Je crois que l'on peut réfléchir autrement, en s'efforçant de prendre en compte tous les paramètres. Quelle est votre appréciation, par exemple, sur la financiarisation à outrance de l'économie, qui a cette conséquence que les banques, en effet, ne jouent plus leur rôle de soutien au développement économique ? Depuis trente ans, une part croissante de la valeur ajoutée a été captée par la finance, au détriment des salaires et des cotisations sociales. C'est un fait.
Le modèle allemand a été évoqué. Comment peut-on favoriser les coopérations entre entreprises qui travaillent sur un même produit via des relations de sous-traitance au lieu d'aiguiser entre elles la concurrence ?
Aux États-Unis, un certain nombre d'entreprises ont sensiblement augmenté les salaires, avec la double idée que l'entreprise doit aussi avoir une démarche citoyenne et qu'en augmentant les salaires, on alimente aussi l'économie.