Intervention de Stéphane Le Foll

Commission des affaires économiques — Réunion du 4 juin 2015 à 9h40
Audition de M. Stéphane Le foll ministre de l'agriculture de l'agroalimentaire et de la forêt

Stéphane Le Foll, ministre :

Comment organiser un système de production viable, résistant à la volatilité ? Les systèmes très capitalistiques sont-ils les mieux armés ? Je ne le crois pas. Il faut un système collectif, avec des paysans à sa tête, la mutualisation d'une partie des coûts, des matelas et amortisseurs quand les prix baissent. Je crois que nos systèmes peuvent être aussi compétitifs que les autres, tout en étant plus performants sur le plan social et environnemental.

En Afrique du Sud, les fermes de 15 000 à 35 000 vaches sont la norme. Elles sont concentrées autour du port de Durban. Personne ne peut faire des investissements aussi importants, impossible de développer une petite agriculture de production. Financer un tel capital exige un prix du lait élevé : 42 centimes. Il serait plus rentable, en réalité, d'importer du lait de Nouvelle-Zélande et de le transformer à Johannesburg plutôt que de le produire... Bref, pas question de capitalisation de la production laitière, mais système collectif et mutualisation pour être résilient. Et rappelons que la fameuse ferme des « mille vaches » est bien petite par rapport à ce qu'on trouve en Afrique du Sud, où même en Allemagne, où les fermes comptent 3 000 à 4 000 vaches, et où le prix du lait est plus élevé qu'en France !

Notre système est bon - même si le problème de la collecte n'est pas à négliger. Je le dis à Joël Labbé, il n'y a pas lieu de s'affoler quand des GAEC se regroupent, qu'on met en place un atelier naisseur : c'est ce qui assure le maintien des agriculteurs. Un système de réseau pour une production sur l'ensemble du territoire, telle est la stratégie que je porte.

Sur le risque d'eutrophisation, le travail est engagé. Il faut distinguer le temps du contentieux européen - qui nous oblige à aller vite, et donc à prendre les seuils existants - et le temps de la recherche scientifique. Le seuil de 18 milligrammes par litre et le choix du percentile 90 sont sans doute scientifiquement contestables ; encore faut-il le prouver... Il fallait avancer, mais nous travaillons avec l'Inra et l'Irstea sur une meilleure connaissance du risque d'eutrophisation.

L'abattage partiel ? Grâce au test interféron gamma, mis en place avec les groupements de défense sanitaire (GDS), seules les vaches atteintes de tuberculose bovine sont abattues. J'en suis très satisfait.

Avant de classer en catégorie 1 le frelon asiatique, il nous faut arrêter une méthode, avoir quelque chose à proposer, car l'État devient alors responsable de l'éradication. Nous y travaillons : le classement reste l'objectif.

Pour le lait, le filet de sécurité existe, mais il est trop bas : c'est l'intervention.

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