Intervention de Serge Larcher

Réunion du 10 juin 2015 à 14h30
Université des antilles et de la guyane — Adoption en nouvelle lecture d'un projet de loi dans le texte de la commission

Photo de Serge LarcherSerge Larcher :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, nous voici à nouveau réunis pour discuter du projet de loi portant transformation de l’université des Antilles et de la Guyane en université des Antilles, à la suite de l’échec de la commission mixte paritaire du 11 mars dernier.

Depuis la première annonce de la séparation du pôle guyanais en novembre 2013, que de temps passé, et que de vaines polémiques ! Il est plus que temps de clore ce chapitre douloureux et d’apporter la sécurité juridique nécessaire à la prospérité de la toute jeune université des Antilles.

Permettez-moi de rappeler que la délégation sénatoriale à l’outre-mer, que je présidais alors, et la commission de la culture du Sénat, à l’époque présidée par Marie-Christine Blandin, avaient constitué un groupe de travail commun pour mener une réflexion de fond et de terrain sur l’avenir universitaire aux Antilles et en Guyane.

Sur le sujet qui nous oppose aujourd’hui à nos collègues députés et à la version gouvernementale, à savoir le mode de désignation des instances dirigeantes de l’université et la garantie d’une représentation paritaire des deux pôles guadeloupéen et martiniquais, notre groupe de travail avait proposé le fameux « ticket ». Il nous semblait pertinent d’assurer la cohérence entre le projet global d’établissement, porté par le président de l’université, et les stratégies de développement de pôle défendues par chacun des présidents de pôle. Nous pensions alors que ce système serait le mieux à même d’en finir avec les désaccords qui avaient conduit au départ de la Guyane.

Aujourd’hui, le temps n’est plus au débat idéologique. Il est maintenant urgent de définir des bases solides et pérennes pour notre université.

Nous savons bien que le dernier mot revient à l’Assemblée nationale. Compte tenu de ce contexte, je considère qu’il faut faire confiance aux femmes et aux hommes martiniquais et guadeloupéens, membres de la communauté universitaire, car ils ne sont pas moins intelligents que ceux de l’Hexagone, en gageant que, quel que soit leur mode de désignation, ils auront à cœur d’œuvrer de manière cohérente au développement d’un projet fédérateur et ambitieux dans l’intérêt des étudiants.

Depuis deux ans, les étudiants, les enseignants et tous les agents des deux pôles de l’université sont dans l’incertitude et l’expectative. Alors que l’année universitaire est sur le point de s’achever, les étudiants ne savent toujours pas de quoi la rentrée sera faite ou si leur diplôme sera reconnu. On m’y a d’ailleurs dit que nombre d’entre eux envisageraient de s’inscrire l’an prochain dans une université hexagonale.

Il est de notre responsabilité d’offrir des perspectives à notre jeunesse en leur fournissant des enseignements de qualité, en respectant l’autonomie des deux pôles antillais, mais également en développant une coopération régionale inclusive et attractive, à la fois avec l’université de Guyane et avec nos partenaires des zones caribéenne et latino-américaine, voire d’Amérique du Nord.

Notre groupe de travail avait proposé la création d’un « ERASMUS régional » ; je pense également que nous devrions miser sur les filières innovantes dans lesquelles nos régions sont à la pointe, telles que la biodiversité ou les ressources marines.

Non seulement nous devons donner à nos jeunes envie de rester, mais nous pourrions également attirer des étudiants de l’Hexagone ou des pays voisins.

Mais il convient – j’y reviens, car c’est aujourd’hui le sujet fondamental – d’avancer et de mettre en place les structures d’organisation de notre université pour assurer tous ces programmes, car cela devient urgent.

Dans ces deux régions où la population est vieillissante et où le taux chômage des jeunes atteint des sommets, il est de notre devoir de poursuivre un dialogue constructif et unifié, tant entre Guadeloupéens et Martiniquais qu’entre députés et sénateurs.

C’est pourquoi je vous invite, mes chers collègues, à adopter ce texte, qui nous garantit que l’université sera dotée de ses structures d’organisation dans les plus brefs délais, en tout cas avant la rentrée prochaine.

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