D'après les premiers bilans, la grippe, cet hiver, a provoqué une surmortalité des seniors, notamment parce qu'un certain nombre d'entre eux n'étaient pas vaccinés.
Annie David a raison, le vaccin est un sujet d'actualité majeur. Depuis que j'ai commencé à travailler sur les maladies infectieuses, je me bats pour inciter les agences de santé publiques à réagir chaque fois que des informations inexactes circulent sur internet en apportant des réponses factuelles. S'il est illusoire d'espérer supprimer une information non justifiée, il est possible de la noyer sous un flot de bonnes informations. Pour l'instant, contrairement, aux CDC américains - ce sont les centres pour le contrôle et la prévention des maladies -, les agences françaises ne considèrent pas que cela fait partie de leurs missions.
Internet regorge d'informations inexactes sur des histoires individuelles, extrêmement émouvants au demeurant, qui sont reprises sur plusieurs sites, lues et relues, et qui finissent par décourager les gens de se vacciner.
Je le disais, pour empêcher la rougeole de se propager, il faut un taux très élevé de vaccination. Or la génération des jeunes parents d'aujourd'hui n'a pas été malade, d'où une sensibilité aux problèmes de santé plus faible que celles qui l'ont précédée. L'idée est de parler de ces sujets à partir d'exemples concrets, d'épidémies qui ont eu lieu, pour familiariser nos concitoyens à ces problèmes, leur montrer les avantages et inconvénients de la vaccination. C'est d'autant plus important que le comportement individuel a un effet collectif. Les « grands méchants laboratoires » sont sûrement à la recherche d'équilibres financiers.