Mais elles sont dans l'obligation de produire des vaccins qui ont un réel résultat sanitaire. Elles subissent toute une série de contrôles. Il importe donc d'établir le dialogue, de marquer les exigences.
J'ai été frappée par l'indigence avec laquelle a été organisée, en France, la semaine mondiale de la vaccination. Il fallait vraiment être insensé pour la fixer pendant la plage commune à toutes les vacances scolaires de printemps ! Or, les relais naturels, ce sont les établissements scolaires, les infirmières scolaires, les parents d'élèves. Faute d'outils web spécifiques, de jeux dédiés, on s'est retrouvé avec des brochures éditées par les laboratoires dont on n'était pas complètement sûr. Un immense travail de communication et d'explications est à faire à ce sujet. Chacun est responsable et libre de faire ce qu'il veut, mais au moins faudrait-il qu'il ait une information fiable sur les vaccinations utiles.
J'étais la semaine dernière au Sénégal avec Yvon Collin dans le cadre d'une mission de contrôle de l'aide Nord-Sud. Je me suis rendue, comme j'en ai pris l'habitude, à l'Institut Pasteur de Dakar. Je peux vous dire que le calendrier vaccinal au Sénégal est affiché et que la population le suit car elle connaît les risques liés aux pathologies. L'Institut Pasteur effectue quatre cents actes de vaccination par jour.
Il s'agit non pas de paniquer les gens, mais de les préparer pour qu'ils aient les bonnes attitudes, notamment qu'ils soient vigilants et attentifs s'ils découvrent de nouveaux symptômes. La tuberculose a mis plusieurs mois à être diagnostiquée quand elle est réapparue, parce que les médecins ne la connaissaient plus. Pour la dengue, qui pour l'instant n'est pas endémique mais risque de revenir, il est important d'informer les familles et les professionnels de santé, notamment dans le midi de la France. Si elle réémerge un jour, on la repérera plus aisément, on pourra mieux isoler les malades et éviter la contamination. C'est un sujet au long cours mais passionnant parce qu'il est transversal.