Intervention de Didier Marie

Réunion du 16 juin 2015 à 14h30
Débat préalable à la réunion du conseil européen des 25 et 26 juin 2015 — Débat interactif et spontané

Photo de Didier MarieDidier Marie :

Monsieur le secrétaire d'État, permettez-moi de revenir quelques instants sur la question des migrations, qui s’est installée depuis quelques mois au cœur de l’agenda européen et qui fera l’objet de discussions lors du prochain Conseil.

Le 19 avril dernier, 800 migrants ont péri à la suite du naufrage de leur embarcation en Méditerranée. Depuis, l’Europe est sous le choc.

Ce drame n’était malheureusement pas le premier, même s’il a révélé à l’opinion publique européenne l’ampleur des souffrances vécues par ces milliers d’enfants, de femmes et d’hommes qui veulent échapper à la misère, aux persécutions, aux guerres. Nous ne pouvons accepter que près de 20 000 de ces personnes aient disparu et qu’un tel drame puisse se reproduire.

Devant l’insupportable, les chefs d’État et de gouvernement européens se sont réunis en Conseil extraordinaire, le 23 avril dernier, pour élaborer un plan de lutte contre les naufrages.

Des mesures immédiates ont été prises – vous les avez rappelées, monsieur le secrétaire d'État –, comme le triplement des budgets, les opérations Triton et Poséidon, ainsi que des mesures de moyen terme pour aider l’Italie, la Grèce et Malte à enregistrer les arrivants. Le 13 mai, la Commission a fait connaître son agenda sur la migration et l’Union européenne a lancé, les jours suivants, l’opération militaire navale EUNAVFOR Med.

Cependant, l’afflux de migrants se poursuit et le défi qui nous est posé aujourd'hui est celui du contrôle de nos frontières extérieures.

Avant-hier, le Premier ministre italien, Matteo Renzi, a manifesté fortement son mécontentement à l’égard de l’Union européenne, considérant que les réponses de celles-ci « n’ont pas jusqu’à maintenant été pas suffisamment bonnes », et l’a menacée d’un plan B, non explicité mais qui, selon ses mots, « ferait mal à l’Europe ». Le Premier ministre italien fait état de l’arrivée de 57 000 migrants sur le sol de son pays et de plus de 100 000 sur l’ensemble des côtes européennes depuis le début de l’année. L’Italie ne fait plus face, comme l’attestent les tensions de ces dernières heures.

Dans ce contexte, monsieur le secrétaire d'État, je souhaite vous poser deux questions.

À court terme, quels risques ce fameux plan B italien comporte-t-il et, surtout, quelles réponses peut-on apporter pour apaiser les tensions existant en Italie ?

À moyen terme, compte tenu des réticences du secrétaire général de l’ONU et du refus de la Libye d’autoriser l’Union européenne à neutraliser les bateaux des passeurs, que va devenir l’opération EUNAVFOR Med ? Quels moyens la France compte-t-elle employer pour obtenir une résolution de l’ONU lui permettant d’engager cette opération indispensable ? Et que se passera-t-il en cas de refus ?

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