Je partage le point de vue ainsi exprimé par mon collègue, tout en précisant que le compromis auquel sont parvenus les deux rapporteurs emporterait le risque de priver le texte d'une avancée majeure, née de l'initiative convaincante de M. Jean-Jacques Urvoas lors des débats à l'Assemblée nationale et ayant fait, à cette occasion, l'objet d'une très large approbation entre la majorité et l'opposition. J'estime également que ne pas inclure le renseignement pénitentiaire dans la communauté du renseignement à l'occasion du présent texte constitue une erreur au regard de la prégnance de la menace terroriste, qui trouve notamment sa source en milieu carcéral. Les travaux et auditions de la commission d'enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes, dont j'ai été le président, ont particulièrement mis en lumière l'utilité du renseignement pénitentiaire pour prévenir la radicalisation des personnes détenues. Je déplore donc un tel recul par rapport aux ambitions affichées en première lecture par l'Assemblée nationale, privant ainsi l'administration pénitentiaire de mettre en oeuvre, de sa propre initiative, les techniques de renseignement.