Tout l'enjeu est effectivement de savoir si une formation à distance peut être considérée comme une vraie formation. Si l'enseignement à distance existe depuis longtemps, il a évolué avec l'essor des nouvelles technologies, qui ont fait apparaître de nouvelles possibilités, notamment les plateformes pédagogiques, la capacité de se connecter en même temps avec un grand nombre de personnes.
À l'Université Paris 1, nous avons mis en place un Mooc de droit des entreprises, en deux sessions de six semaines. Vingt mille personnes ont reçu une formation gratuite et un petit quart d'entre elles, ce qui est beaucoup à l'échelle des Mooc, a obtenu une attestation de réussite, en partant du principe qu'elles ont répondu seules aux tests de connaissances, car, en l'état actuel, nous n'avons pas de dispositif pour le vérifier. L'attestation de réussite au Mooc n'est pas un diplôme universitaire mais peut figurer sur un CV et témoigner de l'acquisition de connaissances.
Il est intéressant de parler ici des Mooc et des Spoc - small private online course, autrement dit des classes à effectifs réduits -, car ces instruments, agrémentés de vidéos et de plateformes d'échanges de pair à pair, permettent de former différents publics à divers niveaux. Ils offrent tout un panel de très grandes potentialités pédagogiques non encore exploitées. Je citerai la prévention d'un certain nombre de risques, à l'instar des maladies infectieuses, ou encore l'aide à l'orientation des jeunes.
Je précise que de tels outils ne se résument pas à la simple mise en ligne d'informations telles quelles. Ces instruments pédagogiques font l'objet d'un travail de conception préalable de la part de professeurs et de formateurs. Ceux-ci ciblent précisément les publics, vérifient que l'information est bien reçue et procèdent à des évaluations. Je terminerai en soulignant que nous n'en sommes qu'au début du chemin.