J'aimerais commencer par souligner que l'espoir vient de ces disciplines nouvelles dont le numérique fait partie, car elles peuvent nous aider à dépasser nos fonctionnements quelque peu archaïques, segmentés et cloisonnés. Je vous encourage d'ailleurs à lire l'ouvrage Interdisciplinarité : entre disciplines et indiscipline, publié par la revue Hermès.
Il nous faut réfléchir aux moteurs de l'action. Allons plus loin que la peur. En ce sens, la fierté d'agir convient parfaitement au mode connecté, qui permet de rassembler des énergies et des niveaux de connaissances fiabilisées. Des actions individuelles ou collectives, grâce au numérique, permettent d'aller du local au global, ce qui rencontre les caractéristiques des maladies émergentes en termes de préparation, de prévention, d'action, mais aussi de capacité d'analyse a posteriori.
Pour ce qui est de la recherche, je reviens sur la nécessité du financement, attaché à des projets qui intègrent des spécialistes de champs variés, en allant du plus fondamental au plus appliqué. Afin d'illustrer cette continuité entre l'amont et l'aval, je reprendrai à mon compte l'exemple du sari filtrant évoqué au début de l'atelier par le professeur Leport.
On l'a vu, c'est plus du fait d'institutions comme le Cnes que du monde universitaire que se structurent des projets promouvant l'interdisciplinarité. Voilà qui est tout de même préoccupant.
J'insiste sur la nécessité d'avoir, au niveau des politiques publiques, de la cohérence et du courage. Cohérence, au niveau de la réglementation européenne, notamment en matière de biocides. Courage, sur des sujets aussi divers que la recherche et l'utilisation des OGM, que l'on ne peut sans risque exclure a priori, y compris des pistes de lutte anti-vectorielle, ou encore la faune sauvage, l'ambition louable de protection ne devant pas s'opposer à la nécessité de maîtrise de maladies dont certaines de ses espèces sont porteuses à l'heure où s'accroissent les contacts avec l'homme, sans connaissance des risques. Le concept One Health mérite d'être encore mieux pris en compte. Je salue à ce titre l'engagement du président de l'OIE.
Pour terminer, je suis convaincue, comme cela a été précédemment évoqué, de la nécessité de sortir du « médico-centré ». La recherche elle-même se doit d'être plus intégrative.