Intervention de Serge Rader

Délégation sénatoriale à la prospective — Réunion du 9 avril 2015 : 1ère réunion
Atelier de prospective : mieux prévenir et gérer les crises liées aux maladies infectieuses émergentes

Serge Rader, pharmacien :

Je me considère comme un lanceur d'alertes, un peu de gré et de force face aux scandales sanitaires qui se succèdent sans qu'on trouve de solutions, en attendant les prochains. Pour qu'une politique de santé soit crédible, notamment en matière de vaccination, deux conditions sont requises : une information fiable, qui ne vienne pas exclusivement de l'industrie pharmaceutique, et une confiance dans les institutions sanitaires. Il n'y a qu'à lire les révélations de Mediapart voilà une quinzaine de jours pour se rendre compte que rien ne fonctionne, que le système est truffé de conflits d'intérêts, notamment au niveau de la commission de transparence et de la commission d'autorisation de mise sur le marché.

La France reste l'un des derniers pays d'Europe occidentale à imposer la vaccination diphtérie-tetanos-polyo pour le nourrisson. Comment avoir confiance quand le vaccin DTP a été abusivement retiré du marché en 2008 au profit d'Hexavalent ? Avec en plus des ruptures de stock organisées, car qui oserait affirmer que nous avons un déficit de souches anticoquelucheuses ? Bien évidemment, Hexavalent coûte six fois plus cher que le DTP.

Comment avoir confiance quand le Haut conseil de la santé publique, au mois de février 2014, conseillait la vaccination contre le rotavirus et la gastro-entérite pour les 800 000 nourrissons nés chaque année ? Et ce alors même que le ratio entre les bénéfices et les risques est largement négatif, avec en outre des sous-notifications notables au niveau des services de pharmacovigilance qui ne fonctionnent pas.

Comment avoir confiance devant la fausse pandémie déclarée de H1N1 en 2009-2010 ?

Comment avoir confiance face à cette scandaleuse campagne sur l'hépatite B en 1994 ? Je ne citerai qu'un cas : le ministre de la santé italien a été corrompu à hauteur de 600 millions de lires pour sortir une loi d'obligation vaccinale.

Comment avoir confiance quand la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale vient de signer, en catimini, un amendement pour vacciner les collégiens à partir de quinze ans sans l'autorisation des parents. C'est sans doute pour faire passer le futur Gardasil-9, qui pose de graves problèmes.

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