Il a été beaucoup question de l'intérêt des outils numériques. Je voudrais souligner leurs dangers, notamment quand les informations évoluent très vite et que les savoirs ne sont pas stabilisés. Nous avons eu le cas en Guinée, sur la question du saignement des malades d'Ebola. Dans ce cas précis, des informations données trop vite se sont révélées un frein à la bonne prise en charge des malades. L'épidémie a redémarré en Sierra Leone parce qu'une personne « guérie » est rentrée chez elle et a infecté son épouse avec son sperme. Dernier exemple : j'étais en novembre dernier à Gueckedou pour mettre en place l'essai clinique avec l'équipe de l'Inserm ; alors que nous avancions à petits pas, soucieux de prudence au regard du contexte politique extrêmement tendu, l'ambassade de France annonçait déjà sur son site le lancement de l'essai clinique.
La rapidité du numérique nécessite d'être d'autant plus prudent avant de diffuser une information.