Nous faisons très souvent référence à l'ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 sous François Ier. Or, sachez que c'est en réalité Nithard, petit-fils de Charlemagne, qui a écrit le premier texte en langue française dans la prestigieuse Abbaye de Saint-Riquier au IXe siècle.
S'agissant de la langue picarde, elle a, comme toutes les langues régionales, connu les effets de la loi Jules Ferry que rappelait notre collègue alsacien. Elle avait d'ailleurs quasiment disparu au XXe siècle. Or, le picard suscite un regain d'intérêt : enseignement de la langue au collège et au lycée et à l'université, éditions de bandes dessinées célèbres traduites en langue picarde, présence d'une rubrique rédigée en picard dans le journal local, diffusion d'émissions en picard par France Bleue Picardie, etc. Est-ce une réaction à la modernisation, à l'uniformisation ? Est-ce une recherche de nos racines, de notre identité culturelle ? C'est peut-être ce lien culturel et linguistique qui a d'ailleurs facilité la fusion entre la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais.