Intervention de Jean-Claude Gaudin

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 17 juin 2015 à 9h35
Audition de M. Loïc dePecker délégué général à la langue française et aux langues de france chargé de préfigurer la future agence de la langue française

Photo de Jean-Claude GaudinJean-Claude Gaudin :

À la suite des propos de Mme Marie-Christine Blandin, je souhaiterais apporter les informations suivantes. Avant que Mayotte ne devienne un département français, il y avait environ 60 000 Comoriens à Marseille. Les parents avaient pour habitude d'amener les enfants à l'école le jour de la rentrée scolaire, sans les avoir inscrits au préalable. La première préoccupation des écoles était alors de fournir des habits aux enfants qui arrivaient souvent en maillot de bain.

J'aborde maintenant la délicate question de la scolarité obligatoire. Afin de limiter l'intervention des politiques dans ce domaine, j'ai défendu l'idée que les directeurs d'école devaient être chargés des inscriptions. Mais la loi a prévu que cette tâche revenait aux mairies. À Marseille, les services municipaux sont confrontés à la grande agressivité des parents qui souhaiteraient imposer le lieu de scolarisation de leurs enfants.

En ce qui concerne les Roms, il m'avait fallu 15 ans pour démanteler les camps qui s'étaient implantés à Marseille. Ils se sont reconstitués depuis. Les services sociaux ainsi que le service d'aide médicale urgente (SAMU) social sont fortement engagés pour améliorer leur quotidien, mais leur présence soulève une très forte exaspération chez les riverains. La scolarisation des enfants roms ne ferait qu'aggraver la situation. Je souhaite également insister sur les difficultés liées à la mise en place des rythmes scolaires. La mairie de Marseille avait choisi le vendredi après-midi pour organiser les activités périscolaires. J'ai constaté que cela arrangeait les instituteurs qui étaient libérés à 11 heures 30. En revanche, j'ai été choqué de voir que peu d'enfants suivaient ces activités, les enfants de familles fortunées profitant de cet après-midi pour vaquer à d'autres occupations, les enfants de confession musulmane rejoignant les 72 mosquées et lieux de prière de Marseille pour suivre un enseignement religieux éloigné des principes de la République. J'ai réussi à convaincre Mme Najat Vallaud-Belkacem et M. Manuel Valls de répartir ces activités entre le mardi et le jeudi. Il a néanmoins fallu pour cela faire voter les conseils d'école des 444 écoles maternelles et primaires. Il a également fallu trouver les 3 000 éducateurs dont on avait besoin pour la mise en place de cette réforme.

Enfin, je voudrais conclure en précisant les choses suivantes : 54 000 enfants de Marseille déjeunent chaque jour à la cantine. Le prix du repas est fixé à 3,35 euros, mais il coûte en réalité 8 euros à la mairie. 20 000 enfants ne paient que la moitié de ce prix tandis que 1 500 déjeunent gratuitement.

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