Pourtant, grâce – si j’ose dire – à ce rejet, la navette parlementaire pourra reprendre dans des conditions finalement plus simples, même si elles ne permettront pas au Sénat d’imprimer sa marque sur ce texte.
Je veux vous dire la conviction du Gouvernement et de moi-même : il est nécessaire d’apporter des réponses nouvelles aux attentes d’une écrasante majorité de nos concitoyens. Tous nous le disent : ils veulent qu’une plus grande écoute leur soit apportée lorsqu’ils sont confrontés à une fin de vie difficile, lorsqu’un de leurs proches se trouve dans une telle situation. Ils demandent que leur parole soit prise en compte et que la dignité qui doit entourer la fin de vie soit pleinement respectée. Ils demandent que leur liberté de choix, leur liberté individuelle et leur autonomie puissent trouver une place mieux identifiée.
Alors, bien sûr, une fois cette demande exprimée, plusieurs perspectives peuvent être proposées. C’est là, sans doute, que des différences se font jour.
Pour certains, il est nécessaire d’aller au-delà de la sédation profonde et continue : ils parlent d’euthanasie ou de suicide assisté, parfois des deux. Ni notre société, ni les institutions qui se sont emparées de ces textes ne sont parvenues à un consensus qui irait plus loin que la proposition de loi qui vous est présentée. J’entends les regrets de certains : en réponse, je rappellerai que cette proposition de loi a été conçue comme un texte d’équilibre qui puisse répondre à la souffrance humaine, si digne d’écoute et d’intérêt.
Je souhaite que ce travail puisse se poursuivre. Aussi, c’est la volonté du Gouvernement que ces débats, d’abord à l’Assemblée nationale puis, pourquoi pas, au Sénat, nous permettent, dans la sérénité et le rassemblement, de répondre aux attentes de nos concitoyens.
Cela étant dit, permettez-moi d’exprimer mes remerciements aux rapporteurs, de saluer le travail de la commission, dont chacun peut mesurer la difficulté particulière, et, enfin, de remercier les services de la commission et ceux de la direction de la séance, ainsi que vous-même, monsieur le président.