Or, sur ces trois volets, aucun financement n’est vraiment prévu. Et s’il y a une pompe aspirante de l’argent des entreprises vers les métropoles et les zones tendues – je le rappelle, ce n’est pas là que se situent le plus souvent les territoires industriels –, les financements de telles opérations viendront à manquer !
Par conséquent, et je vous demande d’intervenir en ce sens auprès de vos collègues au sein du Gouvernement, monsieur le ministre, j’espère que, dans l’ordonnance, les sommes seront réparties sur l’ensemble du territoire national, en particulier dans les zones en difficulté, en mutation ou de reconquête.
Je tenais également à évoquer l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, l’ANRU, que le « 1 % » va massivement financer. J’ai toujours soutenu le renouvellement urbain. Je trouve inacceptable de ne pas mobiliser d’argent public – je parle du budget de l’État – pour financer la reconquête de nos banlieues et quartiers en difficulté.
À mon sens, faire peser le financement de l’ANRU uniquement sur le « 1 % logement », c’est un mauvais signal pour notre République.
Les gestionnaires du « 1 % logement » nous expliquent choisir les territoires qu’ils jugent nécessaire de soutenir et graduer les interventions de reconversion en fonction des souhaits des salariés. Résultat, l’ANRU aura moins de crédits dans certains territoires moins favorisés, voire très difficiles, que dans les secteurs susceptibles de devenir plus rapidement attractifs.
Monsieur le ministre, je souhaite que le Gouvernement veille à une répartition égalitaire du taux de financement des opérations par le « 1 % logement » dans l’ensemble des territoires de l’ANRU, et non selon une logique à géométrie variable, en fonction de l’attractivité du quartier.
Surtout, il faut une réelle transparence de l’usage des fonds attribués. Dès lors que cela devient l’un des outils de l’égalité territoriale, nous ne pouvons pas nous permettre que le souci, d’ailleurs légitime, de défendre l’intérêt des salariés fasse perdre de vue l’intérêt général de notre République.