Cet amendement est quasi identique à celui qui vient d’être défendu. Je partage d’ailleurs totalement les arguments qui ont été avancés par mes collègues Bariza Khiari et Marie-Noëlle Lienemann.
J’ajoute qu’il convient également de prendre en compte les discriminations sexistes qui, dans le monde du travail, sont les plus fréquentes, comme en attestent les nombreuses études qui ont pu être réalisées.
Les femmes représentent 51 % des chômeurs et elles sont plus nombreuses dans les catégories de chômeurs de longue durée. Toutes ces inégalités ne s’expliquent que par la persistance des préjugés que subissent les femmes.
Au printemps 2001, un premier bilan sur le CV anonyme a révélé que lorsque l’état civil n’était pas affiché, les chances des femmes d’être reçues en entretien étaient multipliées par dix.
À l’heure où le Gouvernement souhaite renoncer au CV anonyme au motif que les décrets seraient complexes à mettre en œuvre, nous ne pouvons qu’être critiques. Nous nous interrogeons notamment sur sa volonté réelle de mettre un terme aux discriminations dans les entreprises.
Certes, il est bien évident que le CV anonyme n’est pas la solution contre toutes les discriminations. La lutte contre la discrimination à l’embauche relève plutôt d’une conjugaison de mesures. Néanmoins, renoncer au CV anonyme serait un très mauvais signe.
J’espère donc que nos amendements seront votés afin que des mesures puissent être prises pour protéger les salariés contre les discriminations, en raison de leur origine sociale, culturelle ou de leur état civil.