Intervention de Sarah Guillou

Commission d'enquête Réalité du détournement du crédit d'impôt recherche — Réunion du 11 mai 2015 à 14h05
Table ronde d'économistes

Sarah Guillou, économiste :

La question des emplois de chercheurs n'est pas encore évaluée. Substitue-t-on des emplois qualifiés à des emplois non qualifiés ? Cette question interfère avec le nouveau dispositif du CICE, qui tend à favoriser l'emploi qualifié. Cela se traduit-il par des augmentations de salaire afin d'attirer le personnel qualifié, en situation de rareté ? Nous avons à ce sujet un projet portant sur la distribution des salaires et la qualification dans les entreprises.

S'agissant de l'industrie pharmaceutique, il faut reconnaître que le contexte de ce secteur est en ce moment particulier. Il n'y a pas qu'en France que les entreprises du secteur pharmaceutique débauchent et diminuent leurs dépenses de recherche et développement. Les brevets des plus grosses d'entre elles arrivent en fin de vie et vont tomber dans le domaine public. Elles font face à des baisses de revenus qui les conduisent à ralentir leurs dépenses en recherche et développement, à externaliser la recherche fondamentale et à se concentrer sur le développement. Leurs dépenses propres de recherche et développement baissent donc du fait de l'externalisation.

Éligible au CIR, la dépense externalisée est plus faible, ce qui expliquerait que la dépense déclarée au titre du CIR de ce secteur diminue. C'est une situation que l'on connaît également en dehors de la France. Sanofi Aventis n'est pas la seule entreprise à diminuer le nombre de ses chercheurs et ses dépenses en recherche et développement. Il faut donc relativiser, compte tenu de ce qui se passe dans ce secteur.

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