Je suis tout à fait d'accord pour ce qui est des enchaînements. La question qui se pose pour les économies française et européenne est principalement de savoir comment augmenter le taux de croissance potentielle du PIB, au-delà des fluctuations à court terme des politiques restrictives que l'on peut mener quelques années.
Le rôle de l'innovation est très important en la matière, ainsi que le passage d'une recherche fondamentale à une recherche appliquée au développement et à la production des entreprises. Il se peut que l'on puisse faire de la recherche en interne en laissant la production à l'étranger. Les entreprises nationales continuent à faire des bénéfices en interne. Sur le plan social et sur le plan de l'emploi, les choses peuvent être différentes.
C'est une question extrêmement difficile à traiter ; en tant que chercheur, je ne me lance pas dans ce genre d'estimation, bien trop complexe et incertaine. La seule chose que l'on sait, c'est que l'effet d'une modification du CIR, du coût de la recherche et développement ou des relations qui y sont liées est extrêmement long. Il s'agit d'un phénomène très inertiel. Il ne faut pas s'attendre à des effets dans l'année qui suit. D'après nos estimations, la moitié de l'effet total devrait être atteint au bout de six à huit ans. On n'est pas encore au bout.