Intervention de Serge Weinberg

Commission d'enquête Réalité du détournement du crédit d'impôt recherche — Réunion du 19 mars 2015 à 9h45
Audition de M. Serge Weinberg président directeur général Mme Catherine Henton directrice fiscale et M. Marc Bonnefoi directeur de la recherche en france du groupe sanofi

Serge Weinberg :

Merci Monsieur le Président. Je débuterai par une présentation rapide du Groupe et de la place de la recherche en France par rapport au groupe.

Notre groupe est mondial. Il réalise un chiffre d'affaires de 34,5 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires réalisé en France représente 7 % de celui du groupe et cette part diminue avec le temps du fait de notre expansion internationale. Nous avons un modèle diversifié. Nous avons fait le choix de nous appuyer sur des activités variées (pharmaceutique, santé animale, vaccins, génériques, grand public, maladies orphelines). Ces entités distinctes sont présentes à peu près partout dans le monde.

Notre chiffre d'affaires se répartit, grosso modo, en trois tiers : un petit tiers en Europe, un tiers plus important aux États-Unis et 39 % dans le reste du monde. Nous employons aujourd'hui un peu plus de 110 000 collaborateurs. Alors que le poids de la France dans le chiffre d'affaires est devenu relativement modeste du fait de notre expansion internationale et de la perte d'un certain nombre de brevets qui étaient exploités en France, notre implantation française est restée extrêmement importante. La France concentre 24 % de nos effectifs totaux et accueille 26 usines sur 110. Nous exportons de France 12,5 milliards d'euros. Notre contribution nette à la balance commerciale se chiffre à 5,5 milliards d'euros. Nous sommes le 4ème exportateur français. En outre, 40 % des dépenses de recherche mondiales du groupe sont réalisées en France.

La part de notre chiffre d'affaires consacrée à la recherche est restée stable ces dernières années, autour de 14,5 %. Cette constance aurait dû se traduire par une fixité de nos structures. En réalité, nous nous trouvions à la fin des années 2008-2009 dans une situation problématique, car l'innovation est la clé de notre métier, faute de quoi nous sommes génériqués et subissons des baisses de prix. Des concurrents locaux sont en mesure de réaliser des produits de même nature s'ils sont dans le domaine public. L'innovation constitue donc le coeur de notre stratégie. Or, en 2008-2009, les nouveaux produits ne représentaient que 2 % à 3 % de notre chiffre d'affaires. Nous avions à l'époque un modèle de recherche dit « intégré », avec quasiment aucune collaboration extérieure. Nous nous sommes ainsi retrouvés dans une impasse. Nous avons alors décidé de changer assez profondément notre modèle de recherche afin d'équilibrer la recherche interne et la recherche externe. Pour autant, les montants consacrés à la recherche ont continué de représenter une proportion stable du chiffre d'affaires, avec des structures différentes. Marc Bonnefoi y reviendra.

Après quelques années de mise en oeuvre de cette politique, nous voyons progressivement ses effets se dessiner : en 2014, nous avons réalisé un chiffre d'affaires de 1,4 milliard d'euros grâce aux nouveaux produits. Ce chiffre devrait plus que doubler en 2015. La recherche est redevenue une source d'espoir pour le groupe. Nous allons lancer cette année six nouveaux produits, ce qui n'était jamais arrivé. La propriété intellectuelle de ces nouveaux produits est basée très largement en France. De plus, ces produits seront fabriqués en bonne partie en France. Je prends l'exemple du vaccin contre la dengue. Il a été entièrement développé par la recherche interne en France. Il sera fabriqué dans une usine près de Lyon et exporté dans le monde entier, puisque cette affection touche principalement les pays émergents.

Nous avons aujourd'hui un modèle de recherche reposant sur deux piliers, la recherche interne et externe, avec des collaborations avec des sociétés de toutes natures, françaises et étrangères. Nous avons notamment un grand partenaire américain qui est Regeneron. Nous allons lancer deux nouveaux médicaments par an jusqu'en 2018. Nous avons l'espoir que ce moteur essentiel de croissance se porte mieux que ces dernières années.

Je vous propose que Marc Bonnefoi entre un peu plus dans le détail de ce dispositif.

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