On constate en effet de grandes différences de comportement suivant les secteurs, en particulier pour l'emploi des docteurs. Dans certains secteurs, il y a des appels d'air colossaux. Il y a cinq ou six ans, environ 120 docteurs en mathématiques se formaient chaque année. 90 % ou 100 % d'entre eux rejoignaient le secteur public. Aujourd'hui, 400 docteurs en mathématiques sont formés chaque année, pour seulement 50 postes offerts par le CNRS. Ils sont tous embauchés dans le secteur privé en moins de six mois.
Dans le domaine agricole et notamment dans le bio, comme vous le savez, un certain activisme lié au principe de précaution (qui a donné lieu par exemple à l'arrachage de plants) a dissuadé des entreprises d'expérimenter, ce qui n'a pas constitué un signal positif pour les industriels.
Une étude publiée il y a quelques mois montrait que 95 % des docteurs trouvaient un emploi en moins de six mois. Cela dit, les docteurs peuvent trouver des débouchés dans le public et le privé. Le secteur privé embauche la plupart des docteurs en CDI directement. L'entreprise n'est donc pas le monde hostile qu'on décrit parfois. Nombre de docteurs visent néanmoins des postes dans le public, où la précarité est de plus en plus de mise, ce qui complique leur insertion et leur parcours. Étant passé par le CNRS, je connais ces circuits J'ai également présidé le réseau Nanosciences au sein de l'ANR. Je connais donc ce sujet également. La précarité des jeunes docteurs, en France, contribue certainement aux statistiques que vous mentionnez.