Intervention de Corinne Bouchoux

Commission d'enquête Réalité du détournement du crédit d'impôt recherche — Réunion du 19 mars 2015 à 9h45
Audition de Mm. Laurent Gouzènes président du comité financement et développement de l'innovation et patrick schmitt directeur recherche innovation et nouvelles technologies du medef

Photo de Corinne BouchouxCorinne Bouchoux :

Merci pour votre contribution, qui favorise un diagnostic chiffré. J'ai constaté, en préparant ces travaux, qu'une quinzaine d'économistes, en France, avaient travaillé entre 2000 et 2013 sur le CIR. Deux thèses étaient en cours mais je n'ai pas vu leur aboutissement. J'ai essayé de contacter les chercheurs concernés, par des réseaux d'économistes (car j'ai enseigné dix ans en économie). Presque tous ont capitulé et sont passés à autre chose, soit parce qu'ils étaient découragés du fait de l'absence d'accès aux données nécessaires pour effectuer des travaux fiables en économétrie, soit parce qu'on leur a trouvé des travaux formidables, qui leur ont paru en tout cas plus intéressants (économie des stupéfiants, etc.). Alors qu'il existe en économie une recherche stimulante, avec des écoles de pensée très variées, il est étonnant que cet « angle mort » existe et que des chercheurs aient dû croiser leurs compétences pour produire ces travaux.

Vous avez également souligné à juste titre la concentration des collaborations dans deux secteurs, notamment l'aéronautique et l'aérospatiale. Pour avoir suivi les cours de l'IHEDN (Institut des Hautes Études de la Défense nationale) et notamment des cours d'économie de la défense, on nous a instruits sur ces dépenses mais aussi sur l'ingénierie qui a permis à notre industrie, ces dix dernières années, d'être dynamique et compétitive. Vous avez dû vous tourner vers d'autres chercheurs. Comment expliquez-vous cet assèchement académique ?

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