Intervention de Didier Roux

Commission d'enquête Réalité du détournement du crédit d'impôt recherche — Réunion du 9 avril 2015 à 13h50
Audition de M. Didier Roux directeur de la recherche du développement et de l'innovation de saint-gobain

Didier Roux, directeur de la recherche, du développement et de l'innovation de Saint-Gobain :

Dans quelle mesure l'existence d'un CIR peut-elle influencer mon jugement ? Compte tenu de notre développement international, nous devons effectuer une recherche internationale. À Saint-Gobain, nous sommes présents sur des marchés locaux. Une grande partie de nos produits industriels (la plaque de plâtre, le verre, la laine de verre, le mortier...) sont vendus dans les pays où nous les fabriquons. Nos usines sont localisées là où sont nos marchés, pour la simple raison qu'il s'agit de produits qui ne voyagent pas.

Même si 40 % de notre recherche se situe en France, il nous faut répondre à des spécificités d'innovation, à des méthodes de construction des bâtiments propres aux marchés locaux dans lesquels nous sommes présents. Même entre le Sud et le Nord de la France, les méthodes de construction peuvent varier. Nous avons l'obligation de nous adapter au marché mondial. Une de mes responsabilités en tant que directeur de la recherche consiste précisément à adapter notre innovation aux évolutions de nos marchés. Puisque nous allons là où les marchés sont en croissance, c'est-à-dire d'abord aux États-Unis puis en Asie, la part de notre recherche dans ces pays a nécessairement augmenté. Il y a 100 ou 50 ans, 70 %, voire plus de 80 % de notre recherche devait se situer en France. Il faut accepter le fait qu'un groupe international module sa recherche en fonction de ses marchés et des compétences disponibles. Nous devons aller chercher les compétences là où elles sont les meilleures et, de ce point de vue, la France n'est pas si mal placée.

Nous conservons 40 % de notre recherche en France pour des raisons non seulement historiques mais également objectives : la France est un pays où il fait bon faire de la recherche. C'est un pays qui forme des gens de haut niveau, au meilleur niveau international, qui offre des qualités de personnes et d'organisation propices à la recherche dont le CIR fait partie, mais ce n'est pas le seul élément. Si 40 % de notre recherche est localisée en France, ce n'est pas le seul fait du CIR, c'est qu'historiquement nos centres de recherche ont été créés et se sont développés en France.

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