Intervention de Didier Roux

Commission d'enquête Réalité du détournement du crédit d'impôt recherche — Réunion du 9 avril 2015 à 13h50
Audition de M. Didier Roux directeur de la recherche du développement et de l'innovation de saint-gobain

Didier Roux, directeur de la recherche, du développement et de l'innovation de Saint-Gobain :

Je reviens au fait que nous travaillons sur des marchés locaux et comme vous le savez, bien que travaillant sur des marchés locaux, la proportion de recherche que nous menons en France est largement supérieure à l'activité industrielle et commerciale.

Nous avons différents modèles d'entreprises à l'intérieur de Saint-Gobain, qui chacune a son activité propre. Par exemple, Sécurit fait des pare-brise pour l'automobile et a pour clients les « grands » de l'automobile, contrairement à Isover qui fabrique de la laine de verre et qui travaille avec les distributeurs, les artisans... Ces deux entreprises ont des modèles très différents de propriété industrielle et de retour de cette propriété. Dans la partie vitrage, historiquement, la recherche est payée par l'ensemble des filiales étrangères et françaises, bien que la recherche soit principalement menée en France. En d'autres termes, tout le monde contribue en fonction de ses revenus, ce qui constitue un pot commun redistribué dans les centres de recherche, essentiellement français. Tout le monde contribue donc à générer une protection industrielle. Les brevets sont en général français car historiquement, la France est au coeur du dispositif de recherche en matière de vitrage (nous ne sommes quasiment pas présents sur le marché américain, sauf en ce qui concerne un verre très moderne : le verre électrochrome, qui change de teinte grâce à un courant électrique). Bien que ces brevets soient français, tout le monde en bénéficie.

En revanche, pour d'autres filiales, le modèle n'est pas identique : la recherche est faite plutôt par la filiale française qui donne des licences à l'étranger. Le flux est alors principalement depuis l'étranger vers la France. Il peut être utile de rappeler un chiffre : 40 % de la recherche est menée en France, mais 56 % des brevets déposés le sont dans l'hexagone. Cela provient de la structure de la recherche chez Saint-Gobain.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion