Intervention de Loïc Rivière

Commission d'enquête Réalité du détournement du crédit d'impôt recherche — Réunion du 9 avril 2015 à 13h50
Audition de M. Loïc Rivière délégué général de l'afdel de M. Stéphane Lacrampe président d'obeo et de Mme Diane duFoix responsable senior des affaires publiques de l'afdel

Loïc Rivière, délégué général de l'AFDEL :

Je commencerai par présenter l'AFDEL, puis le rôle du crédit d'impôt recherche pour nos adhérents, avant de rentrer dans le détail des sujets que vous avez évoqués. Merci de nous recevoir ; nous en avions fait la demande car le sujet du CIR est très important pour les éditeurs que nous représentons.

Nous comptons, vous l'avez rappelé, environ 350 entreprises, qui présentent une hétérogénéité assez forte : nous avons de grands groupes nationaux, des « champions » comme Dassault systèmes, mais aussi un grand nombre de PME et de start-ups innovantes et enfin des plates-formes internationales que tout un chacun connaît dans le domaine du logiciel et d'internet.

Vous avez rencontré d'autres représentants de la profession ; peut-être faut-il rappeler ce qui différencie les éditeurs de logiciels, que nous représentons, des sociétés de service en ingénierie informatique (SSII) : les éditeurs de logiciels sont des acteurs innovants qui fabriquent un produit sur la base d'efforts de recherche et développement puis le mettent sur le marché - ils assument donc une part de risque liée à l'innovation - tandis qu'une société de service réalise un développement spécifique, sur la base d'un cahier des charges, pour un client. Cette différence est importante, car le positionnement est très différent par rapport à l'innovation, à la propriété intellectuelle donc par rapport à la recherche et développement.

Les éditeurs investissent en général entre 20 % et 30 % de leur chiffre d'affaires en recherche et développement. Deux à trois ans sont nécessaires avant de mettre en produit sur le marché : cela exige un investissement très important en amont, avec un risque élevé lié à l'innovation. Nous touchons parfois à des usages qui n'existent pas encore, et que nous anticipons.

Il faut également indiquer que les banques ne suivent pas cet effort de recherche et développement. Le modèle de financement est donc particulier et s'appuie sur les aides publiques : statut de la jeune entreprise innovante (JEI), crédit impôt recherche (CIR), et sur tout un écosystème qui va des « business angels » aux « venture capitalists », investisseurs en capital-risque, qui ont une place très importante dans notre modèle de croissance. Aujourd'hui émergent des modèles économiques nouveaux qui fragilisent encore davantage le financement de la croissance : on vend de plus en plus des logiciels par abonnement. Un certain nombre d'années est alors nécessaire avant de rentabiliser la recherche et développement. Auparavant étaient surtout vendues des licences perpétuelles, permettant de financer beaucoup plus aisément l'innovation.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion