Ma question s'adresse à M. le ministre des finances et des comptes publics.
Dimanche prochain, les Grecs sont appelés, par voie de référendum, à répondre à la question suivante : « Acceptez-vous les propositions de nos créanciers ? »
Alexis Tsipras s’en remet à son peuple pour décider. En quoi cela serait-il condamnable ? Il en appelle, je le cite, « à la souveraineté et à la dignité que l’histoire grecque exige ».
Nous assistons depuis quelques jours à un véritable déchaînement de déclarations à charge contre ce gouvernement légitime, qui exprime clairement la volonté d’un peuple de tourner la page de plusieurs années d’austérité n’ayant en rien amélioré sa situation puisque la dette de la Grèce est passée entre 2007 et 2014 de 103 % à 175 % du PIB.
Cette dette doit être rééchelonnée. Sans cette décision, la Grèce ne sortira jamais du marasme !
Les Grecs ont déjà consenti des efforts considérables et Alexis Tsipras a déjà fait de nombreuses concessions.
La situation de la Grèce est grave. Le pouvoir d’achat a baissé de 25 %, les ordures ne sont plus ramassées, des centaines de boutiques ont fermé, on ne soigne plus les malades dans les hôpitaux…
À travers le cas de la Grèce, c’est aussi la démocratie qui est attaquée aujourd’hui.
Monsieur le ministre, jamais aucun de nos partenaires européens n’a eu à subir une telle campagne de dénigrement. Au-delà de la situation de la Grèce, c’est toute l’histoire du projet européen qui est en question. Comme l’affirme le Premier ministre grec, « quelle que soit l’issue du vote de dimanche, la Grèce est et restera une partie intégrante de l’Europe et l’Europe une partie intégrante de la Grèce ».
Monsieur le ministre, le groupe CRC suggère qu’un débat sérieux sur la question grecque soit organisé au Sénat et à l’Assemblée nationale.
Par ailleurs, quelles initiatives concrètes, originales, solidaires et audacieuses, le gouvernement français envisage-t-il de prendre d’urgence, afin d’éviter le pire à la Grèce, donc à nous-mêmes ?